Avec Starter, Salesforce veut grandir sur le segment des petites entreprises

Salesforce refond son offre d’entrée de gamme en lançant Starter. Cette offre « tout-en-un » intègre les briques essentielles de Sales, Marketing et Service Cloud pour mieux cibler les TPE, PME et startups… et grignoter des parts aux nombreux acteurs qui se positionnent sur ce segment.

Zoho, Monday.com, HubSpot, Pipedrive… les CRM en direction des startups, des TPE et des PME pullulent sur le marché. LeMagIT a pu le constater. Certains de ces acteurs font crânement de la publicité devant les portes du Moscone Center à San Francisco, au moment même où Salesforce organise sa grand-messe Dreamforce.

Le géant du CRM n’a pas l’intention de perdre la main. Quand ses concurrents tentent de séduire les grands comptes sur ses terres, Salesforce entend prouver que lui aussi peut briller auprès des plus petites entreprises.

Un CRM clé en main (ou presque)

C’est dans ce but qu’il a lancé officiellement la semaine dernière Salesforce Starter. Cette offre préconfigurée inclut les fondations de Sales, Service et Marketing Cloud. La solution qui cible de nouveaux clients est proposée à partir de 25 euros par utilisateur par mois, après signature d’un contrat annuel. Le processus d’abonnement commence par un essai gratuit de 30 jours avant de possiblement finaliser l’achat en ligne. Il n’y a pas de limite d’usagers.

Présenté en août 2022 sous l’appellation Salesforce Easy, Starter remplace Salesforce Essentials. La précédente offre de lancement n’incluait pas les briques primaires de Service Cloud.

En outre, Starter est accessible en libre-service. « Il n’y a pas besoin de configuration. Les clients peuvent être autonomes dès le déploiement de l’environnement. La seule chose qu’ils doivent faire, c’est importer leur liste de contact depuis un fichier CSV », renseigne Nicolas Planté-Bordeneuve, responsable ingénieur solutions chez Salesforce, lors d’un point presse.

Plus précisément, il faut d’abord indiquer l’adresse physique de l’entreprise, connecter les mails des employés concernés, gérer les autorisations, les rôles, et enfin importer les contacts soit sous forme de fichiers CSV, soit à l’aide de la synchronisation de mails (compatible avec Outlook et Gmail).

Il convient ensuite de vérifier le mapping des champs afin de finaliser la configuration des processus de vente ou d’envoi de campagnes marketing.

« Starter est bâti sur la plateforme core de Salesforce. »
Nicolas Planté-BordeneuveResponsable ingénieur solutions, Salesforce

En sus de la documentation Salesforce, des tutoriels sont infusés au sein même de l’environnement Starter. « Vous êtes pris par la main. L’offre s’adresse aux clients qui déploient leur premier CRM ou qui veulent commencer avec Salesforce », avance Nicolas Planté-Bordeneuve.

Les tableaux de bord et processus de Starter sont préconfigurés. Dans les options avancées, l’éditeur propose des fonctions pour automatiser certains aspects, par exemple la sauvegarde de templates de mails ou l’optimisation de campagne d’emailing.

Pour rappel, Salesforce mise sur le « multicloud ». Dans son langage, cela veut dire qu’il cherche à ce que ses clients adoptent ces solutions dans différents domaines, dont le service, le marketing, les ventes, l’analytique, etc. « Starter est bâti sur la plateforme core de Salesforce », informe Nicolas Planté-Bordeneuve.

Un pari sur l’avenir  

S’il n’y a pas de limite d’utilisateurs, l’offre Starter dispose de limites clairement définies. Ainsi, il est possible de bénéficier de 20 règles d’activation par objet maximum, de dix grands objets personnalisés (utilisés pour l’historique et la création de profils client à 360 degrés) et de 25 champs personnalisés par objet. Le contrat Starter inclut la prise en charge de la génération de 55 000 leads et de 55 000 cas Web en 24 heures. L’offre n’inclut ni d’objets ni d’applications « customs ».

« À partir du moment où les clients veulent aller plus loin, quand leurs besoins ou leurs processus ont changé, nous allons les accompagner pour les guider et mettre en place les bonnes pratiques », assure Nicolas Planté-Bordeneuve.

Pour Salesforce, c’est un moyen d’embarquer l’environnement logiciel le plus tôt possible dans la vie d’une entreprise et – idéalement – de la suivre quand elle prend de l’envergure.

« Je pense que c’est un véritable atout pour Salesforce et nos clients qui lancent une entreprise. Cela permet de démarrer avec les bonnes bases », estime le responsable ingénieur solutions chez Salesforce.

Le géant du CRM n’est pas le seul à vouloir mettre un pied chez les startups à leur début ou quand elles ont gagné suffisamment de notoriétés sur leur marché.

Dernièrement, c’est SAP qui a présenté son offre Grow with SAP, une solution pour déployer une version essentielle de son ERP Cloud en deux mois environ chez les scaleups et les ETI (là où le déploiement de Salesforce Starter prendrait environ 10 minutes).

Le juste prix ?

Or, le nerf de la guerre pour ces jeunes sociétés, c’est souvent le prix. En la matière, Salesforce entend se montrer compétitif. Quand les forfaits essentiels de Pipedrive et de Zoho sont fournis à partir de 14,99 euros par mois par utilisateur, le géant du CRM positionne son « Starter kit » entre les offres professionnelles et entreprises de ses concurrents à un tarif légèrement inférieur et en proposant des fonctions équivalentes. Reste à voir si l’approche de Salesforce convainc les petites sociétés.

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