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La fin d’HP Cloud symbole de l’année difficile des clouds publics OpenStack

Alors qu'HP annonce officiellement que ses clients devront avoir migré leurs applications et leurs données hors de HP cloud avant le 31 janvier, LeMagIT revient sur l'année 2015 difficile des fournisseurs de clouds OpenStack.

HP Entreprise a officiellement prévenu ses clients que la fermeture de son cloud public OpenStack Helion Public Cloud sera officielle le 31 janvier 2016. La firme, qui avait confirmé son intention de fermer son cloud à Discover,  indique à ses clients qu’il est essentiel qu’ils retirent leurs applications et leurs données de son service d’informatique en nuage avant cette date.

« Vous n’aurez plus accès à votre compte après cette date » explique le numéro un mondial des serveurs. Les retardataires, pourront toutefois obtenir un accès spécial pour récupérer leurs données jusqu’au 1er mars 2016. La firme indique qu’après cette date, il ne sera plus possible d’accéder à aucune donnée.

Et HP de prévenir : « Si la taille de vos contenus [hébergés sur l’ex-HP Cloud] est considérable, n’attendez pas la dernière semaine avant le 1er mars pour commencer à déplacer vos contenus ». Il est bien loin le temps où HP espérait rivaliser avec Amazon grâce à son cloud OpenStack. Et si les errements stratégiques d’HP ont sans doute beaucoup compté dans l’échec d’Helion Public Cloud, une question lancinante reste celle du rôle d’OpenStack dans la débâcle.

 Les stratégies des grands clouds publics OpenStack en souffrance

Le framework cloud open source, que certains présentent comme le futur Linux du cloud, n’a en effet pas fait la preuve à ce jour de son aptitude à concurrencer efficacement les clouds en place et notamment le couple EC2/S3, Google Compute Engine et Azure IaaS.

Si le cas d’HP Cloud est désormais réglé, d’autres cloud OpenStack connaissent des difficultés. Du côté américain, RackSpace ne serait pas loin de jeter l’éponge avec son cloud OpenStack pour se reconcentrer sur les métiers de l’hébergement et des services. IBM qui a beaucoup prêché les mérites d’OpenStack surfe plutôt pour l’instant sur l’offre historique et propriétaire de sa filiale SoftLayer.

En France, les efforts de Cloudwatt et de Numergy n’ont pas vraiment été couronnés de succès. Les deux fournisseurs se targuent désormais d’avoir des clouds OpenStack opérationnels, mais ils sont fonctionnellement pauvres par rapport à leurs concurrents et surtout, ils n’ont pas su convaincre les clients. L’avenir des deux services dans le cloud public reste d’ailleurs incertain. CloudWatt a ainsi été réabsorbé par sa maison mère Orange, tandis que Numergy a été acquis par SFR.

Le cloud OpenStack d’OVH : Astérix au pays du cloud public ?

Dans l’hexagone, c’est aujourd’hui vers un autre Français, OVH, que se tournent tous les regards. Le nordiste est en effet l’un des dernières chances de succès d’OpenStack dans le cloud public à grande échelle. En partie du fait de la roadmap agressive de la société, mais aussi du fait de tarifs défiant toute concurrence.

Si l’offre d’OVH reste encore basique elle est positionnée à des tarifs qui enfoncent ceux d’Amazon, Google et Microsoft : une VM avec 4 cœurs, 15 Go de RAM et 400 Go de disque est vendue 68 $/mois contre plus de 220 $ pour une configuration équivalente – une instance m4.xlarge - chez Amazon AWS.

Et pour ce prix, la VM chez OVH est « tout compris » alors que chez Amazon, il faut payer les entrées/sorties et la consommation réseau. Bref, OVH démontre avec éclat qu'OpenStack peut permettre de défier Amazon sur le terrain des coûts, à défaut pour l'instant de faire jeu égal en matière de richesse de services.

To OpenStack or not to OpenStack

La vraie question qui se pose aux entreprises est toutefois de savoir s’il faut s’engager sur OpenStack ou pas. Le framework reste encore jeune et il est loin d’avoir la maturité d’une solution propriétaire comme celle de VMware (en cloud privé) ou comme Amazon AWS (en cloud public).

Le constat général est que , si l’objectif est de consommer des ressources d’infrastructure basiques (VM, stockage) à un coût raisonnable, OpenStack n’est pas une mauvaise solution, aussi bien en interne, qu’en externe. Par contre, si l’objectif de la DSI est d’offrir à ses développeurs des API riches sur lesquelles s’appuyer pour développer des applications de nouvelle génération, OpenStack seul n’est sans doute pas suffisant. Il faut alors a minima réfléchir à un couplage avec une couche de PaaS telle que Cloud Foundry ou OpenShift.

HP ne s’y est d’ailleurs pas trompé en acquérant récemment Stackato pour ajouter une couche PaaS Cloud Foundry à sa solution OpenStack Helion. Reste que les offres PaaS sur OpenStack sont encore peu déployées de façon commerciale dans les cloud publics. Y compris ceux de l’alliance Cloud28+, qu’HP promeut en Europe comme une alternative à feu son offre de cloud public…

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