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Revue de presse : les brèves IT de la semaine (25 novembre)

IoT : Salesforce et Total investissent dans le toulousain Sigfox - Oracle se met au réseau - Guerre du DBaaS : IBM muscle son transactionnel - La Chine part à l’assaut du Cloud Public mondial - AWS part à l’assaut de la BI - Des pirates partent à l’assaut de Vinci – Les grands de l’IT ne partent pas du Royaume-Uni

LeMagIT revient chaque vendredi sur les actualités qui animent l'écosystème IT.

Voici les brèves de notre revue de la semaine.

Oracle se met effectivement au réseau

Le Cloud c’est bien, avoir les outils réseaux pour en optimiser l’accès c’est encore mieux. Or sur ce point, Oracle avait du travail à faire. Et il le fait, donc, puisque cette semaine l’éditeur a annoncé le rachat du fournisseur de services DNS distribués, Dyn.

Côté pile, Dyn a gagné une certaine notoriété publique le 21 octobre en étant la cible d’une attaque DDoS par le botnet Mirai qui a rendu inaccessibles Box, GitHub, AWS, Twitter, Zendesk, ou encore Heroku.

Côté face, Dyn est l’un des plus grands acteurs DNS dans le monde. Sa plate-forme est utilisée par plus de 3.500 entreprises très diverses (de Pfizer à Netflix). Concrètement, elle traite quotidiennement près de 40 milliards de requêtes DNS.

Dyn devrait permettre aux utilisateurs d’Oracle Cloud d’optimiser la performance de leurs applications Internet ; et pour Oracle de disposer d’une offre concurrente sérieuse à Route 53 d’AWS, à Azure DNS de Microsoft ou à Cloud DNS de Google.

Le prix de la transaction reste confidentiel. Mais le journaliste américain, Dan Primack, ancien de Fortune, évoque un montant d’un peu plus de 600 millions de dollars (selon une source officieuse proche du dossier).

Selon nos sources officieuses « à nous », Oracle France est actuellement en train de dialoguer avec des acteurs majeurs locaux des réseaux, toujours pour compléter son offre autour de son Cloud.

Veni, vidi, Vinci

Une attaque très efficace n’a pas besoin d’être très technique. Vinci en a fait l’amère expérience cette semaine. Son cours de bourse a dévissé (-18%) après que des journalistes de Bloomberg se soient faits « enfumés » par un faux communiqué de presse qui faisait état d’irrégularités comptables pour un montant total de 3,5 milliards d'euros entre 2015 et 2016.

Le mail renvoyait vers un fake du site du groupe et mentionnait un numéro de téléphone mobile qui tombait sur un répondeur affirmant être celui d’un membre du service communication de Vinci.

Typique attaque d’ingénierie sociale, les journalistes n’ont ni vérifié la provenance des mails, ni contacté directement leurs sources (téléphoner à un numéro donné dans un mail revient à cliquer sur un lien dans une tentative de phishing) ni, encore plus grave, ne se sont rappelés qu’un groupe coté ne communique JAMAIS pendant la cotation – point souligné fort justement par l’avocat Alexandre Archambault.

Les auteurs de l’email – en fait trois, le faux communiqué, puis un faux démenti et enfin une revendication (où il est question de Notre Dame-des-Landes et de dénonciation des activités de Vinci au Quatar et en Russie) – ont visiblement bien dissimulé leurs pistes en utilisant différentes stratégies.

AWS se lance dans la BI « as a service » et « en self-service »

Avec QuickSight, AWS vient de faire un pas de plus dans la SaaS. Et d’éditer une solution de plus sur le marché BI « en self-service » (c’est-à-dire simple d’usage et destinée à tous, y compris aux métiers).

Encore en devenir, QuickSight montre qu’une plateforme Cloud digne de ce nom, qui propose des outils de gestions de données hébergées (DBaaS), ne peut pas se permettre de ne pas avoir une offre analytique qui s’y connecte.

Microsoft avait PowerBI, Google avait Data Studio, Salesforce avait Wave (Cloud Analytics et Watson), Oracle avait pléthore d’outils BI. AWS ne pouvait pas rester les bras croisés et risquer de voir de précieux revenus lui filer entre les serveurs, alors qu’il était le mieux positionné pour « transformer ces données en informations ».

Dans le même temps, Tableau Software – qui est exactement sur le même créneau – a annoncé qu’il allait s’appuyer sur l’infrastructure d’AWS pour compléter son offre hébergée. Le fait que l’éditeur ait débauché son nouveau PDG chez Amazon (Adam Selipsky a passé plus de 10 ans chez AWS) n’y est certainement pas étranger. Il s’agit en tout cas d’un jeu qui se veut gagnant-gagnant pour les deux acteurs (une vraie offre DataViz additionnelle pour AWS, une vrai infra de complément internationale pour Tableau).

DBaaS War : IBM muscle son transactionnel

C’est la guerre dans les bases de donnes hébergées. Longtemps leader du DBaaS - ou Database as a service - avec Redshift (entrepôt de données), Aurora (MySQL) et DynamoDB (NoSQL), AWS est aujourd’hui très fortement défié par les historiques du SGBD sur site : Microsoft – avec une offre Cloud ultra-complète – et plus récemment par Oracle qui a mis les bouchées doubles pour finaliser sa gamme PaaS.

IBM, un autre historique avec DB2, continue lui aussi sur sa lancée pour ne pas se faire distancer. Son PaaS Bluemix proposait déjà un datawarehouse analytique (DashDB), des bases relationnelles (DB2 on Cloud, Compose for PostgreSQL), et des bases NoSQL (dont Cloudant). Cette semaine, IBM a musclé son transactionnel avec DashDB for Transactions, une base hébergée qui associe les spécificités du In-Memory DashDB for Analytic à celles d’une base OLTP classique.

La stratégie n’est pas sans rappeler celle de Microsoft SQL Server ou de SAP. La question demeure néanmoins chez de nombreux clients de savoir, concrètement, si le transactionnel en temps réel a du sens, et si son surcout est justifié.

IoT : Salesforce et Total investissent dans le toulousain Sigfox

Sigfox a réalisé cette semaine une levée de fonds record pour accélérer son déploiement mondial. La société toulousaine spécialiste des réseaux pour l’Internet des Objets (ou IoT) a clôturé un nouveau tour de table de 150 millions d’euros. Salesforce (qui a désormais un IoT Cloud) et Total rejoignent la liste de ses investisseurs.

« En 5 ans, Sigfox a construit un réseau offrant une connectivité mondiale, économique et peu consommatrice d’énergie aux capteurs, objets et équipements connectés […] Cette nouvelle levée de fonds permettra à la société […] de couvrir 60 pays d’ici 2018, représentant 90 % du PIB mondial », explique l’entreprise qui en couvre aujourd’hui 26 et qui revendique plus de 10 millions d’objets enregistrés sur son réseau.

Détail important, ce tour de table lui permettra également « d’atteindre l’équilibre financier ».

Total explique son arrivée par son intérêt grandissant pour les applications industrielles de l’IoT. « Ce type de solution permettra d'améliorer la performance et la sécurité opérationnelle des activités industrielles, de réduire les coûts d'exploitation, mais également d'être utilisé pour mieux servir nos clients », explique Patrick Pouyanné, PDG de Total.

Une jolie success story occitane, en tout cas, face à des concurrents puissant comme LoRa (Orange et Bouygues), Neul (Huawei) ou moins puissant comme l’autre start-up française Qowisio. Sans oublier les réseaux cellulaires LTE-M.

Sur les traces d’AWS, le Chinois Alibaba entame sa conquête du monde

Le chinois Alibaba – comme quasiment toutes les entreprises chinoises dans l’IT - ne fait pas mystère de ses visées hégémoniques mondiales.

Exactement comme Amazon, le site de commerce électronique leader dans l’Empire du Milieu s’est diversifié dans le Cloud public (compute, storage, DBaaS, sécurité et réseau). Baptisée Aliyun, sa branche de services IT disposait de 10 datacenters. Elle vient tout juste d’en ouvrir quatre autres, dont un tout premier en Europe - plus précisément en Allemagne (Francfort) en partenariat avec Vodafone Germany.

L’offre est disponible depuis cette semaine et ressemble furieusement à celle d’Amazon dans ses terminologies (Elastic Compute, RDS).

Les trois autres centres de données se situent à Sydney pour la zone APAC en pleine croissance, au Japon (via une joint-venture avec Softbank) et à Dubaï.

En juillet, alors que les européens étaient en vacances, le CEO d’Alibaba Daniel Zhang avait dévoilé un plan d’investissement d’un milliard de dollars supplémentaires pour étendre Aliyun à la terre entière. Le message à l’occident était on ne peut plus clair : la Chine ne s’intéresse pas qu’aux smartphones B2C et aux laptops (Xiaomi, Oppo, Vivo, ZTE, Lenovo, LeEco, etc.) ou à l’infra sous toutes ses formes (Huawei), le Cloud aussi est dans son viseur. Qu’on se le dise.

Brexit does not break IT (still not)

Le Brexit va-t-il casser l’IT britannique ? Oui d’après Gartner, non pour les responsables politiques du Royaume. Le débat ne sera pas tranché avant plusieurs années, mais cette semaine deux informations sont venues soutenir la thèse du non (en tout cas pour le moyen terme).

IBM va en effet ouvrir quatre nouveaux datacenters sur les terres de sa Très Gracieuses Majesté, pour porter son total à six (contre dix sur le continent et cinquante dans le monde). Le premier est prévu dès 2016, les trois autres en 2017. Une manière pour Big Blue de renouveler sa confiance dans la croissance du marché local.

Autre annonce, ce lundi, Facebook a fait savoir qu’il allait embaucher 500 personnes pour son siège européen, à Londres (où travaillent actuellement 1.000 employés). « Le Royaume-Uni reste l'un des meilleurs endroits pour une société IT », assure Nicola Mendelsohn, la VP Europe du réseau social qui s’attaque aussi au B2B avec son RSE, développé justement en Angleterre.

La presse britannique ne se prive pas de rappeler que Google va lui aussi créer des emplois dans le pays (3.000 d’ici 2020) et qu’il a décidé d’y construire un nouveau bâtiment de 90.000 m² de bureaux à un milliard de livres sterling en plein cœur de Londres (à King’s Cross). Et ce malgré le Brexit qui a pu, un très court moment, jeter l’ombre d’un demi-doute dans l’esprit de Sundar Pichai, le PDG de Google.

Reste la délicate question de la politique d’immigration, notamment pour « les talents », dont ces entreprises disent toutes qu’elles ont besoin. Ce sujet de la main d’œuvre étrangère était au cœur de la campagne du « Leave ». Elle risque de l’être encore longtemps, des pubs locaux jusqu’aux sérails des centres de décisions EMEA.

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