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Hitachi Vantara ajoute une passerelle NAS/objet devant ses baies SAN

La passerelle HNAS 5000 permet non seulement de partager les contenus des baies de disques VSP en mode fichier et objet, mais apporte aussi des règles pour les exporter en cloud.

Cet article est extrait d'un de nos magazines. Téléchargez gratuitement ce numéro de : STORAGE: Storage 25 : Les fournisseurs sauvés de la crise grâce au cloud hybride

Le Japonais Hitachi Vantara lance de nouvelles baies de stockage SAN VSP, accessoirement utilisables en NAS et capables d’exporter leurs contenus en cloud. Les solutions lancées par le constructeur fin 2020 comprennent deux baies VSP E590 et E790, ainsi qu’une passerelle HNAS 5000 optionnelle. Celle-ci leur apporte les fonctions d’un système de fichiers partageable en NFS/SMB/S3, plus un système de règles pour transférer automatiquement ces fichiers vers des services de stockage en ligne.

Succédant à la passerelle HNAS 4000 qu’Hitachi avait lancée en 2016, la passerelle HNAS 5000 utilise une puce FPGA pour accélérer les opérations sur les fichiers, en particulier la déduplication et la compression, afin de minimiser l’espace qu’ils occupent. Les fichiers sont doublés de métadonnées qui les indexent, de sorte à pouvoir accéder à ces fichiers au travers d’un protocole objet. Fichiers et métadonnées sont physiquement stockés sur les disques des baies VSP, ou en cloud : sur AWS S3, Azure Blob, ainsi que tout autre cloud privé acceptant les systèmes de stockage objet propriétaires HCP d’Hitachi Vantara ou COS d’IBM.

Des millions de snapshots virtuels

Le système d’une HNAS 5000 sait indexer jusqu’à 840 milliards de fichiers, à cheval entre ceux stockés sur les baies VSP et ceux hébergés en mode objet. Parmi les autres fonctions de cette passerelle, on note celle de snapshots qui permet de monter des millions de copies virtuelles d’un volume sans consommer plus d’espace sur les disques.

Ces snapshots virtuels peuvent avoir des droits spécifiques, pour restreindre leur accès à certaines applications, sur site ou en ligne, ou à certains utilisateurs et il est possible d’y écrire individuellement. Ils serviront typiquement aux développeurs pour mener des tests, aux administrateurs pour simuler de nouvelles configurations ou, encore, aux entreprises pour répliquer leurs NAS locaux en cloud.

Hitachi Vantara argumente par ailleurs que la réplication des fichiers sur plusieurs cibles augmente la qualité de service. Il est par ailleurs possible d’assembler plusieurs HNAS5000 pour agréger sur un seul partage les performances de plusieurs baies VSP. Avec le modèle HNAS 5200, il serait ainsi possible d’agréger 40 baies VSP pour un débit total de 192 Go/s, tandis que le modèle HNAS 5300 permettrait d’agréger 80 baies VSP pour un débit total de 384 Go/s.

Des baies de SSD avec temps d’accès de 66 microsecondes

En ce qui les concerne, les baies de disques VSP E590 et E790 auraient des temps d’accès de 66 microsecondes, soit un maximum de 21 millions d’IOPS. Elles prennent la forme de machines 2U embarquant chacune 24 SSD éventuellement NVMe. Les capacités de ces SSD vont de 1,9 à 15,3 To, soit un total de 367,2 To par baie. Ces baies peuvent être étendues par des tiroirs de disques via une connectique Fibre Channel. À cette fin, les deux VSP disposent de 24 ports TC compatibles 8, 16 ou 32 Gbit/s.

Les baies VSP embarquent un système plutôt basique qui permet de les installer rapidement et de définir des volumes pour les serveurs. Elles sont idéalement administrées par Ops Center, la console proposée par Hitachi Vantara. Le fournisseur propose également une console SaaS, VSaaS, achetable en option par abonnement et qui sert de point central pour gérer toutes ses solutions de stockage, quel que soit l’endroit où elles sont situées.

Enfin, il est à noter que l’ensemble – baies VSP et passerelles HNAS – supporte de fonctionner en mode actif-actif entre deux installations distantes d’au maximum 500 km. Ce mode permet de répartir les accès entre deux sites éloignés géographiquement et assure, par synchronisation, que l’activité puisse se poursuivre en cas d’incident sur l’un des deux sites. 

Un repositionnement sur le cloud hybride

Plus tôt en 2020, Hitachi Vantara s’était déjà positionné sur le créneau du cloud hybride en proposant non seulement des gammes de baies de stockage objet HCP capables de répliquer leurs données en cloud, mais aussi utilisables comme un tampon intelligent, sur lequel exécuter des applications analytiques avant d’exporter les données en ligne.

En l’occurrence, le fournisseur a doté ses baies HCP de nouveaux nœuds G11 « 100 % Flash » qui intègrent le système de fichiers de WekaIO. Comparativement aux nœuds de la série S qui ne servent qu’à étendre la capacité, les nœuds G11 sont censés améliorer les performances globales de la solution.

Selon différents observateurs, le rapprochement avec WekaIO, startup qui se distingue par les performances record de ses solutions NAS, témoigne d’un revirement stratégique autour des solutions objet. La gamme HCP a longtemps été vendue par Hitachi Vantara comme du stockage bon marché sur lequel archiver les données froides issues des baies de production VSP.

Mais, sur le terrain, les entreprises utiliseraient plutôt les baies HCP comme un tampon sécurisé, qui sert à la fois de passerelle vers du stockage objet en cloud, encore moins cher, et comme une zone dans laquelle elles peuvent analyser les données qu’elles ont produites avant de les archiver durablement.

« Proposer du NAS très rapide et extensible comme celui de WekaIO dans la gamme HCP est pertinent, car les applications dans le centre de données produisent des fichiers et celles qui analysent, potentiellement en temps réel, travaillent aussi avec des fichiers. Hitachi Vantara n’avait pas vraiment de solution pour répondre à ce besoin précis jusqu’à présent », commente Chandra Mukhyala, analyste chez Gartner.

Le fait de reposer sur Matrix, le système de WekaIO, permettrait par ailleurs aux nœuds G11 de mieux distinguer quels fichiers devraient rester sur site, et quels autres pourraient être envoyés en cloud – ce système étend nativement conçu pour transférer son contenu vers du stockage objet.

« Nous avons spécialement adapté Matrix pour qu’il fonctionne avec la pile objet HCP d’Hitachi Vantara. »
Liran ZvibelPDG WekaIO

Ainsi, les nœuds G11 réduiraient les rapatriements de données depuis le cloud lors des analyses. Selon Colin Gallagher, en charge du marketing chez Hitachi Vantara, l’analyse des données supposément déjà exportées en cloud – mais dont WekaIO aura conservé une copie en local – serait dès lors accélérée par 3,4 et le coût mensuel d’AWS S3, qui dépend des quantités rapatriées, serait réduit de 30 %.

Chez WekaIO, où le logiciel est habituellement installé par des intégrateurs sur des serveurs de marque HPE ou SuperMicro pourvus en SSD, on se félicite que Matrix soit pour la première fois déployé sur du matériel entièrement dédié. « Nous avons spécialement adapté Matrix pour qu’il fonctionne avec la pile objet HCP d’Hitachi Vantara », indique Liran Zvibel, le PDG de WekaIO, qui espère ainsi que sa solution rivalisera chez les grandes entreprises face à des systèmes NAS hyperscale comme Spectrum Scale chez IBM ou Lustre chez DDN.

« La comparaison est pertinente, car le système très élastique et très performant de WekaIO sera ici utilisé conjointement avec les outils décisionnels de haut niveau qu’Hitachi Vantara intègre à HCP, comme l’index automatique Hitachi Content Intelligence et la solution analytique Pentaho », analyse Amita Potnis, en charge des infrastructures chez IDC.

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