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France Digitale liste les 453 startups françaises de l’Intelligence Artificielle
L’association d’entrepreneurs et d’investisseurs du numérique dévoile son édition 2020 des startups françaises de l’IA avec un listing exploitable pour les DSI, en plus de la traditionnelle cartographie.
À l’occasion de la cinquième édition de sa conférence « France is AI », France Digitale a dévoilé son mapping annuel des startups françaises de l’Intelligence Artificielle. Cette année, l’association qui représente 1 400 entrepreneurs et investisseurs du numérique français a répertorié 453 startups françaises dans le domaine.
France Digitale note que la crise de la Covid-19 n’a pas freiné les levées de fonds. Plusieurs tours de tables semblent en attester : Contentsquare (175 M€ en série D), AB Tasty (37 M€ en série C), Dataiku (100 M$), Owkin (25 M€), ou encore Withings (53 M€).
Elle note également que l’IA n’est pas réservée aux grands groupes, mais qu’elle a, dit-elle, également un rôle à jouer dans la numérisation des PME/ETI. D’où l’importance de ces startups dans un écosystème de l’IT local.
Aussi une question de souveraineté
« Les jeunes entreprises référencées représentent un réel enjeu de souveraineté pour la France », avance l’association dans son communiqué. La France qui, par ailleurs, fait partie « des leaders européens », notamment en termes d’investissements.
La notion de « souveraineté » est cependant vue par France Digitale sous un angle très large. Dataiku par exemple, est (logiquement) présent, mais la société a désormais son siège à New York et son capital est majoritairement américain.
Benoist GrossmannFrance Digitale
« De manière générale, les investisseurs étrangers étaient présents dans 7,5 % des opérations menées en 2014 ; ils le sont désormais dans 30 % environ en 2020, selon les chiffres d’Avolta Partners et France Digitale », explique France Digitale dans un échange avec LeMagIT.
« Cette insertion étrangère peut être perçue positivement, comme un signe qui témoigne de la maturité de l’écosystème français. Comme le rappelle souvent Benoist Grossmann, président de France Digitale, il y a dix ans les investisseurs américains demandaient aux startups françaises de créer une unité dans le Delaware pour limiter les risques, mais maintenant, ils ont confiance et prennent simplement une participation ».
Sur la pépite Dataiku en particulier – qui témoigne en creux les lacunes d’un financement européen n’ayant pas su voir l’énorme potentiel de son produit DSS – France Digital justifie la présence de l’éditeur en rappelant qu’il « est souvent classé dans les entreprises “franco-américaines” », que « Serena Capital – le fond de VC français – en détient toujours des parts » et surtout que son « ADN reste tricolore ».
Une photo de famille de l’IA en France, pas un audit
L’association ne revendique d’ailleurs pas un audit des solutions et des éditeurs, que ce soit d’un point de vue capitalistique, technique (IaaS européen ou pas, etc.) ou économique (pérennité). Certaines startups présentes sur le mapping 2019 n’existent d’ailleurs plus et n’apparaissent plus cette année.
France Digitale
Cette limite ne peut cependant pas être vue comme un défaut puisqu’elle est clairement assumée. France Digital ne cherche en effet pas à faire un audit, mais à réaliser « un état des lieux du paysage des startups de l’IA existant en France aujourd’hui ». Ou dit autrement, une grande photo de famille.
« Nous n’avons pas analysé en profondeur les technologies sous-jacentes », concède sans détour un porte-parole de France Digitale au MagIT. « Néanmoins certaines success stories doivent être soulignées. En regardant notre mapping, l’entreprise Ubble par exemple propose une solution de vérification d’identité en ligne grâce à une levée de fonds de 10 millions d’euros bouclée en pleine crise en pandémie en 2019. [Ubble s’appuie] sur Outscale, filiale Cloud de Dassault Systèmes et a obtenu le plus haut niveau de sécurité du marché, avec sa qualification SecNumCloud délivrée par l’ANSSI »
Diverses sources de startups
Afin d’apparaître dans ce classement, les startups doivent être basées en France, centrer leur proposition de valeur sur l’IA et être actives depuis 2019 (d’où un roulement, puisque le cap fatidique pour les entreprises se trouve au tournant des trois ans d’activité).
La liste a compilé diverses sources spécialisées : Crunchbase, les bases de données internes de France Digitale et le Mapping AI de BPIfrance.
« Nous avons aussi bénéficié des remontées de terrains du Board de France Digitale, dont le soutien de Lara Rouyres (CEO de Levia.ai) et des membres de France Digitale, comme l’accélérateur La Forge », ajoute le porte-parole de l’association.
Un formulaire est également diffusé pour toucher « un public aussi large que possible et bien intégrer les startups qui ne sont pas membres de France Digitale ». Revers de la médaille, « la classification repose essentiellement sur du déclaratif – cette méthode peut donc contenir des inexactitudes » (comme la présence du Britannique Darktrace ou du Suisse SophIA).
Aussi un annuaire d’IA « made in France »
Le résultat de cet état des lieux est diffusé sous deux formes : une cartographie visuelle et la liste complète consultable en ligne.
« L’idée est ainsi de se rapprocher d’un annuaire public des startups de l’IA », nous explique le porte-parole de France Digitale. « Les utilisateurs intéressés peuvent faire une recherche en appliquant des filtres (exemple : type d’industrie, santé ou énergie). C’est un outil apprécié par les entreprises ».
Cet annuaire est diffusé via Airtable – le tableur d’une startup californienne – mais France Digitale espère « bientôt annoncer des partenariats avec des entreprises européennes » comme Toucan Toco. Faute avouée, complètement pardonnée.