Stockage : Pure facturera à l’identique baies physiques et virtuelles

Crise pandémique oblige, les baies SAN et NAS installables dans les datacenters, seront commercialisées comme leurs versions virtuelles vendues depuis les clouds d’AWS et Azure.

Pure Storage vient d’étendre son programme commercial de vente par abonnement, Pure-as-a-Service. Désormais, les produits facturables mensuellement selon la capacité utilisée seront aussi bien des baies Pure virtuelles chez Azure ou AWS que des baies physiques installées sur site. Selon le catalogue que le fournisseur vient de publier, il est possible de choisir quatre niveaux de performances pour une baie de stockage en mode bloc et deux pour les baies de stockage en mode fichier et objet.

Par exemple, sur un SAN de base, le Go coûte 0,042 dollar par mois, tandis que sur un SAN vingt fois plus rapide, il coûte 0,2 $/mois. Pour les NAS, le Go est à 0,1 $/mois sur la baie de base et à 0,2 $/mois sur celle deux fois plus rapide. La capacité minimale est de 50 To, soit une dépense d’au moins 5 000 $/mois pour un NAS de base ou d’au moins 10 000 $/mois pour un SAN haut de gamme.

Les entreprises peuvent par ailleurs accéder à un portail qui, en se basant sur l’outil de monitoring Pure1, leur prédit comment leurs besoins de stockage vont évoluer dans les mois suivants. L’ensemble est présenté aux clients comme un avantage pour mieux anticiper les dépenses en stockage.

Vers une croissance des facturations mensuelles

Selon le fournisseur, les entreprises seraient très friandes de ce mode de facturation. Il en veut pour preuve ses derniers résultats financiers : les commandes passées via un paiement mensuel ont augmenté de 29,5 % en un an et représentent désormais un tiers des ventes. Jusque-là, le paiement mensuel n’était possible que pour les baies virtuelles qui fonctionnent depuis les clouds d’Azure et d’AWS, ou alors sous la forme du contrat d’infogérance Pure Evergreen.

Lors d’une conférence, le PDG de Pure Storage, Charles Giancarlo, a voulu expliquer cet engouement récent pour des factures mensualisées. Il serait lié aux incertitudes des entreprises dans le contexte de la crise pandémique. « Les entreprises ne cherchent pas spécifiquement à migrer vers des abonnements. Elles se tournent juste vers des services et des fournisseurs qui s’adaptent à leurs capacités de dépenses », a-t-il déclaré.

« Les entreprises ne cherchent pas spécifiquement à migrer vers des abonnements. Elles se tournent juste vers des services et des fournisseurs qui s’adaptent à leurs capacités de dépenses. »
Charles GiancarloPDG, Pure Storage

Selon différents observateurs, ce système de facturation mensuel serait surtout une manière pour les fournisseurs de limiter la casse ; Pure Storage comme tous ses concurrents vendent cette année moins d’équipements qu’en 2019. Et pour cause : les entreprises, elles-mêmes occupées à maintenir leurs activités à flot, n’ont plus la tête à s’engager sur de grands projets d’infrastructure. L’intérêt d’un stockage payé au mois est que le fournisseur se débrouille pour venir installer lui-même de la capacité en plus si elle vient à manquer chez un client.

Selon IDC, les achats d’infrastructures sous forme de paiements mensuels à la capacité consommée devraient exploser dans les prochains mois, jusqu’à représenter la moitié des ventes pour datacenters d’ici à 2024.

Les principaux concurrents de Pure proposent tous déjà des factures mensuelles à la consommation. Les programmes commerciaux s’appellent Project Apex chez Dell EMC, GreenLake chez HPE, TruScale Infrastructure Services chez Lenovo et Keystone chez NetApp.

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