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Oracle : « L’avenir du Cloud n’est plus au best-of-breed, mais aux suites applicatives intégrées »

Shawn Price, en charge du Cloud chez Oracle, nous a livré sa vision, parfois argumentée, parfois partisane, de la transformation en cours du SaaS. Et nous a donné ses arguments pour convaincre les DSI de quitter Salesforce ou Workday pour Oracle Cloud.

Pour Shawn Price, Senior VP en charge du Cloud chez Oracle, le défi de beaucoup d’entreprises est que « les applications modernes » doivent être adaptées aux réseaux sociaux et à la mobilité.

Or beaucoup de données stockées par les systèmes existants des entreprises (le fameux « legacy ») seraient des données « opaques », dans le sens où elles ne sont ni contextualisées, ni personnalisées ni même indexées. Ce qui rendrait des outils comme les ERP traditionnels inadaptés à la transformation numérique en cours.

En guise d’exemple, le Vice-Président évoque le secteur de la distribution qui a considérablement évolué ces dernières années. « Si vous faites reposer votre ERP et votre système d’approvisionnement sur un modèle qui a 10 ans, comment voulez-vous gérer la transition du point de vente 100% physique (bricks-and-mortar) au e-commerce (brick-and-click) ? ».

Le problème est que l’existant existe. Et que la plupart des entreprises ne peuvent se payer le luxe de redévelopper leurs applications métiers. Un projet qui dans un grand groupe prend au minimum 24 mois et au bas mot plusieurs millions de dollars.

Pour Shawn Price, c’est là toute la raison d’être du Cloud d’Oracle.

« Notre argument c’est : pourquoi ne feriez-vous pas tourner du Oracle par-dessus du Oracle ? ». Autrement dit, le Cloud – qui permet de s’affranchir des coût d’infrastructure d’un nouveau projet, y compris ceux liés au middelware, aux bases de données, aux développements Java, à l’adaptation aux mobiles, etc. – permet d’ajouter une couche d’innovation à peu de frais (selon lui) à un existant Oracle sur site.

Le prix élevé des licences Oracle et les coûts associés sont un défaut important que Shawn Price ne se prive pas de retourner pour vanter les bénéfices du Cloud. Selon ses propres mots, le déploiement et la configuration d’Oracle DB sur site demande 88 étapes successives. Tous les coûts d’exploitation – tels que le chiffrement SSL, le réseau, le refroidissement, le stockage, l’espace nécessaire pour un rack, plus les compétences en sécurité et en gouvernance – sont gommés par le SaaS du fait que « l’automatisation du Cloud vous affranchit de tout cela ».

Autant d’économies qui, souligne Shawn Price en bon vendeur, sont « d’énormes opportunités pour vous concentrer sur l’amélioration de votre business ».

Le dirigeant rappelle qu’il existe une autre source d’économie : celle qui consiste à bien auditer son existant. « Certains clients ont beaucoup de technologies pour lesquelles ils payent un support… alors qu’ils ne les utilisent pas ou très peu. Avec notre programme, nous les migrons vers le Cloud », ce qui permet de ne payer que quand la technologie est effectivement utilisée (notamment pour le développement ou les environnements de test).

Migration. L’autre gros sujet de Shawn Price. Le dirigeant constate en effet que « à mesure que le monde IT met ses applications métiers critiques dans le Cloud, il faut connecter votre nouvel ERP en mode SaaS à vos anciens systèmes, que ce soit du SAP ou E-Business Suite ».

Un défi qui, toujours selon lui, ne pose pas de problème dans l’univers Oracle puisque son PaaS permettrait cette intégration sans effort.

Mais même s’il le rend possible, pour Oracle, l’avenir n’est pas au « best of breed ». Au contraire, les suites packagées seraient bien plus adaptées aux besoins de clients qui ne voudront pas longtemps se battre avec une gamme trop large de produits fournis par une multitude d’éditeurs différents.

Bien sûr, Oracle propose tout ce qu’il faut pour packager ce que n’importe qui peut vouloir.

« Dans Oracle HCM, vous pouvez commencer par une simple application - disons la planification des équipes, le recrutement, ou l’accompagnement des nouveaux embauchés – ou alors prendre la suite dans son ensemble – de l’embauche à la gestion des départs à la retraite », argumente-t-il. « Mais assez rapidement vous vous rendez compte qu’il y a un lien entre les RH et la comptabilité. Ne serait-ce pas cool (sic) qu’Oracle vous propose également une suite financière ? Et comme en plus les deux outils viennent du même fournisseur, les deux se parlent de manière automatisée ».

Shawn Price multiplie les exemples de ces passerelles entre SaaS, comme celle entre les outils marketing qui dialoguent avec le CRM, ou les suites e-commerce.

Quand on lui rétorque que beaucoup d’entreprises ont néanmoins choisi cette approche best-of-breed, même partiellement, avec Workday ou Salesforce, la réponse fuse : « Gardez votre Workday, votre SAP ou votre Salesforce si vous voulez. Mais vous allez avoir un sacré travail à faire pour les relier les uns aux autres. Si vous avez du temps, le best-of-breed, oui, pourquoi pas ».

Un autre argument en faveur de cette approche multi-fournisseur est qu’elle permet, comme son nom l’indique, de sélectionner les meilleurs. Là encore, la réponse tombe. « Nous sortons 500 mises à jour par mois. A votre avis, combien de temps cela nous prendra-t-il pour réagir si nous constatons qu’un concurrent fait mieux que nous sur une fonctionnalité particulière ? ».

Avec cette remarque, tradition Oracle oblige, Shawn Price tacle particulièrement Salesforce, qualifié de « Cloud de première génération ».

« Quel âge à ce truc ? Ça a été écrit il y a 15 ans. Ça a le même âge que certains vieux logiciels sur site. On a pu l’utiliser à un moment pour l’automatisation des forces de vente. Mais aujourd’hui ce n’est plus cela le problème, le problème c’est comment j’articule cela avec d’autres choses ». Oubliant au passage que Salesforce, aussi, fait évoluer ses produits.

Le but de Shawn Price est clair. Convaincre les clients de ces précurseurs – dont certains, comme Salesforce, sont aujourd’hui leaders – de les abandonner pour rejoindre le Cloud d’Oracle, intégré certes, mais lancé avec plusieurs années de retard.

On notera également que l’argument du « package » a sa propre logique. Mais que plus d’un DSI rechignera à mettre tous ses œufs dans le même panier. Surtout quand ce panier s’appelle SAP ou Oracle.

Article réalisé en collaboration avec nos confères de ComputerWeekly.

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