AWS ancre officiellement son Iaas en France

Trois zones de disponibilités seront disponibles au sein de trois datacenters a minima

« Bonjour la France ». C’est ainsi que Jeff Bar, évangéliste en chef chez AWS, a annoncé ce jour l’implantation physique en France pour 2017 du n°1 du IaaS public. Dans le jargon AWS, on appelle cela une région. Désormais, après l’Irlande (Dublin depuis 2007), l’Allemagne (Francfort depuis 2014) et bientôt le Royaume-Uni (Londres, l’ouverture est prévue d’ici quelques mois), c’est au tour de la France d’accueillir AWS et de devenir l’une des 4 régions d’AWS en Europe.

Au total, résume la société, ce sont bien dix zones de disponibilité qui seront accessibles aux clients français pour y adosser leurs applications Cloud.

Trois datacenters, minimum

Les zones de disponibilité sont des emplacements distincts, isolés les uns des autres, au sein d’un ou plusieurs datacenters garantissant la haute disponibilité des applications. En France, Amazon explique avoir prévu 3 zones de disponibilité qui seront supportées par trois datacenters « a minima » - nous a confirmé un représentant d’AWS. Ces centres seront installés dans la région parisienne.

De là, à partir de 2017, les clients français pourront y placer leurs workloads et leurs données. De même, les entreprises étrangères qui souhaitent hébergées leurs données en France pourront aussi le faire. Cela peut être le cas pour des entreprises non européennes ayant des filiales en France, par exemple.

Evidemment, cette région, si elle symbolise un ancrage physique sur le sol français, n’est pas la première marque de la présence d’AWS dans l’Hexagone. Outre le fait d’avoir ouvert un bureau à Paris et développé ses activités, la société américaine avait aussi placé trois points de présence (deux à Paris et un Marseille) pour raccorder la France au réseau AWS vers Dublin et Francfort (par exemple).

Mais cela s’arrêtait là. Toutefois, depuis plus de deux ans, la France, où le décollage du Cloud est arrivé un peu après celui d’autres pays en Europe, est  inscrit sur le radar des cadres du secteur. Dans le Iaas,  par exemple, « seul IBM, avec SoftLayer, était présent », explique Anthony Sollinger, le fondateur et CEO de Clouscreener, un spécialiste de monitoring des infrastructures Cloud. Il prédit une avancée de Microsoft et d’Azure en la matière. Dans le SaaS, Salesforce a également montré son intérêt et a choisi comme partenaire Interxion.

Interrogé par la rédaction sur la question d’un éventuel partenaire en France pour l’hébergement, un représentant d’Amazon ne souhaite pas commenter.

Répondre aux préoccupations des DSI français

La création d’une région AWS en France illustre « une volonté chez les fournisseurs de Cloud d’avoir une couverture plus large », note Anthony Sollinger. Et La France, parce qu’elle représente aussi un marché important, semble devenir un maillon clé des implantations en Europe.

Surtout poursuit-il, cela s’inscrit aussi dans les préoccupations des DSI en matière de localisation des données. Cela est certain dans le secteur de la santé et pour le secteur public.

Plus largement, la régulation européenne reste un peu floue dans la pratique pour les entreprises. En s’implantant en France, AWS élude directement la question – si elle se posait. « AWS est ici guidé par l’envie de répondre aux préoccupations des DSI », ajoute le CEO de CloudScreener.

Peut-être faut-il y voir aussi une conséquence du poids de la commande publique en France et de l’obligation des administrations françaises de stocker leurs données dans un Cloud dit « souverain » ? Non, dément Amazon, qui explique que cette décision s’inscrit dans « un plan global d’ouverture de régions dans le monde» et ce, à un rythme régulier. En France, cela correspond aussi à une stratégie d’accroissement des activités, poursuit le porte parole d'Amazon en France, et « répond à une demande des clients ».

Alors qu’est-ce que ça change ? Evidemment, la localisation des données est ici une composante clé, car peu d’améliorations sont à attendre d’un point de vue technique. « Mécaniquement, plus les centres et les données sont éloignées, plus les temps de réponses sont importants. Et quand un datacenter est proche, la latence est plus basse. Mais AWS proposait déjà des solutions avec les points de présence », rappelle Anthony Sollinger.

La facture sur le radar

Si la région France devrait bénéficier des dernières générations de matériels (et sera donc plus réactif que celles de Dublin et Francfort), et donc afficher de bonnes performances, une différence notable entre ces centres européens pourraient être la facture.

Selon Anthony Sollinger, les prix subissent des variations d’un site à l’autre. Des variations, à instance équivalente, liées notamment au contexte local qui se retrouve chez plusieurs fournisseurs de Cloud. Un  point que les entreprises françaises devront surveiller en 2017.

 

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