Workday Rising 2018 : planification et Intelligence Artificielle, piliers du futur de Workday

L'intégration d'Adaptive Insights et l'ajout de fonctionnalités issues de l'IA à toutes ses offres (SIRH, gestion financière, analytique et désormais planification) ont été les deux « stars » de l'évènement annuel européen de l'éditeur.

Article modifié le 15/10/18 : nombres d'employés de Workday dans le monde et en Europe corrigés

Vienne - C'est dans la capitale autrichienne que Workday tient cette année son évènement clients européen. On en retiendra trois points clefs : la diversification vers la planification, l'arrivée dans toutes ses solutions de l'Intelligence Artificielle (Machine Learning et bot), et une croissance importante en Europe.

Une forte croissance en Europe.

En ouverture du Workday Rising, Gonzalo Benedit, le président argentin de la zone EMEA APJ (un ancien de SAP qui a passé douze ans chez l'Allemand) a donné quelques chiffres qui traduisent la croissance soutenue de Workday sur le Vieux Continent.

En Europe, Workday aurait doublé ses clients en un an. Il est en revanche difficile de dire à combien s'élève ce nombre, l'éditeur mélangeant la zone Asie et Europe. En tout état de cause, Wordkay revendique aujourd’hui 500 clients dans cette double zone, contre 250 l'année dernière.

Plusieurs grands noms utilisent désormais le SIRH ou la gestion financière de l'éditeur américain : le Groupe Renault, Thalès, Orange, Pernot-Ricard, Puma, Santander, Roche, Transavia ou encore Lyreco (spécialiste français de la distribution de fournitures de bureau, d'équipements de protection individuelle, 2 milliards de chiffres d'affaires en 2017) sont affichés sur les murs.

Sur les 9.700 employés de Workday, 1.600 sont désormais localisés en Europe.

Et, signe de ce « décollage », le nombre de participants au Workday Rising Europe a progressé de 78 % (et dépasse les 2500 personnes présentes à Vienne).

La planification : troisième brique de Workday

Workday avait cassé sa tirelire et déboursé plus de 1,5 milliard de dollars pour mettre la main sur Adaptive Insights, juste avant son introduction en bourse.

Cette acquisition semble désormais bien intégrée à la gamme. Et après le HCM (SIRH) et la gestion financière, Workday propose sa troisième brique avec cet outil transversal de planification.

L'éditeur avait commencé par la planification financière - une demande forte des clients. « Si je devais changer une seule chose dans les décisions que nous avons prises, j'aurais commencé par la planification avant la gestion financière », admet sans détour Aneel Bhusri, le fondateur de Workday, « les clients mettent leurs RH dans le cloud et aujourd'hui la planification ». Sous-entendu, la brique financière frémit, mais le marché reste moins mature..

Comme Workday a constaté qu'il avait « deux à trois ans de retard » dans ce domaine, l'option rachat a été décidée.

Aujourd'hui, Workday étend les fonctionnalités issues d'Adaptive Insights à la planification RH et aux forces de vente. Et demain aux opérations (d'autant plus que la plateforme de l'éditeur s'ouvre de plus en plus aux données tierces avec Prism Analytics et bientôt Accounting Center, qui permettra d'importer de gros volumes de données transactionnelles).

L'intégration d'Adaptive Insights devrait être achevée totalement dans les 12 à 20 mois.

Une des devises à l'entrée du centre de conférence ne trompe pas : « Plan, execute and analyse all in one system », invite-t-elle, dans cet ordre.

Workday plonge ses solutions dans la potion magique de l'IA

L'autre « star » du Workday Rising 2018 a sans conteste été l'Intelligence Artificielle.

Les algorithmes, l'automatisation et le cognitive « irriguent » - pour reprendre le terme exact des dirigeants de Workday - littéralement toutes les offres de l'éditeur, y compris l'analytique et - donc - la planification.

« Avec l'IA, la planification va plus changer dans les cinq ans que depuis les 20 dernières années », prédit un des dirigeants européens de l'éditeur en session plénière. Plus agile, plus automatisé, plus prescriptif, l'exercice devrait être de plus en plus itératif - et de plus en plus accessible aux métiers (« ceux qui en ont le plus besoin, car au final ce sont eux qui gèrent les problèmes » lance Tom Bogan, PDG de Adaptive Insights).

L'IA chez Workday est un savant mélange de développement maison, de rachat (Platfora, UpShot, Skip.io, etc.) et de partenariats avec AWS, Google (TensorFlow) et depuis cette année avec IBM Watson.

Les responsables de chaque unité sont ensuite montés sur scène pour en illustrer les applications concrètes. Dans le SIRH, le Machine Learning permet de scorer les candidats, de déterminer quelle formation interne permettra à l'entreprise de créer le plus de valeur et à un employé de progresser (la formation lui sera automatiquement poussée en fonction de ses aspirations de carrières renseignées dans Workday), les compétences sont retaguées.

Jumelée à la planification RH, l'IA permet d'explorer différents scénarios de réorganisation (une offre mise en avant à Workday Rising et baptisée Org Studio).

Dans la finance, elle automatise les notes de frais grâce à l'analyse d'une simple photo d'une facture ou d'une addition. Elle automatise les réconciliations comptables et les rapprochements  bancaires. Elle permet également la détection d'anomalies « à la volée », et à terme recommandera des actions pour les traiter. Tout n'est pas encore prêt, concèdent l'éditeur et ses clients, mais Workday travaille activement sur ces sujets pour sortir des outils en production d'ici deux ans.

Analytiques Augmentées

Enfin dans l'analytique, Workday commence à parler d'Augmented Analytics.

« Trop de données à gérer c'est un défi. Nous générons déjà des tableaux de bords et des KPI automatiquement. Mais nous nous sommes rendus compte que c'était encore trop », analyse le responsable des produits analytiques de Workday.

Résultat, l'éditeur veut aller un pas plus loin dans l'automatisation et sélectionner les KPI pertinents en fonction du rôle de l'utilisateur et les présenter comme une « narration analytique » - et non plus comme des indicateurs.

« Par exemple, People Analytics pousse l'information que le turnover des nouveaux embauchés du bureau de Londres a progressé de 5 %... et que ce n'est pas normal », illustre le responsable. Il suffit ensuite de creuser cette notification (en cliquant dessus) pour voir d'autres éléments qui appuient cette alerte (comparaison avec l'année dernière, et avec les bureaux parisiens et américains par exemple).

Workday Assistant

Intelligence Artificielle, enfin, dans la recherche d'information. « La donnée c'est comme l'eau, il faut qu'elle soit propre pour pouvoir la consommer », lance le CTO de Workday, Joe Korngiebel.

Avec le Machine Learning et la reconnaissance sémantique, la plateforme de l'éditeur est capable d'indexer des données externes et d'afficher des réponses en langage naturel (NLP) directement dans Workday.

En guise d'exemple, Joe Korngiebel demande quelles sont les règles de l'entreprise pour le remboursement de cadeaux à des clients. Grâce à une base de connaissance générée par la couche analytique et d'intégration de données (une « Knowledge base »), Workday donne la réponse... ou s'il n'en a pas, indique les personnes en interne qui peuvent y répondre.

Workday a également sur le feu un chatbot/assistant (Workday Assistant). Celui-ci se présente sous la forme d'une fenêtre de dialogues dans l'application web, ou d'une application mobile. Dans ce dernier cas, l'utilisateur peut poser sa question vocalement - comme on le ferait avec Google Assistant ou Siri.

Reprenant l'exemple d'un recrutement, l'assistant propose ainsi des candidats, pour organiser un entretien. Il peut également, le matin, synthétiser les éléments clefs de la journée de travail de l'utilisateur (et lui dire).

Autant d'initiatives et de directions stratégiques de Workday qui semblent confirmer - comme plusieurs de ses concurrents - l'inévitable millenniarisation des applications métiers.

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