SAP : SuccessFactors fait cap sur « l'expérience employé »

Montée en puissance des générations Y et Z, guerre des talents, recours de plus en plus fréquent à des freelance, le monde des RH change d'ère et parle de « capital humain ». SuccessFactors pour sa part mise sur « l'expérience employé » pour fidéliser, motiver et dynamiser les effectifs.

L'expérience.  Ils n'ont plus que ce mot à la bouche. Qu'il s'agisse des clients, des utilisateurs et maintenant des employés, la transformation numérique braque les projecteurs sur l'usage, qui doit être simple et facile et sur le ressenti de ceux qui utilisent l'outil, le site ou la technologie.
« Avant, les logiciels pour les Ressources Humaines (RH) étaient développés pour les managers, pas pour les employés », a affirmé Greg Tomb, président de SuccessFactors, lors de SuccessConnect 2019, la conférence annuelle de l'éditeur. SuccessFactors édite une solution de gestion du « capital humain » disponible en mode SaaS. La société a été rachetée par SAP fin 2011. « Aujourd'hui les générations Y et Z veulent que leur expérience soit aussi numérique dans l'entreprise qu'en dehors, les jeunes veulent interagir », a-t-il poursuivi.

Changement radical de modèle

Les Générations Y et Z arrivent massivement dans les entreprises. Selon différentes études (EY, Manpower…), en 2020, ils représenteront respectivement 35 % et 24 % des effectifs.

Ce ne sont pas que des mots. Les Générations Y – les jeunes nés entre 1980 et 1995, alias les Millenials – et Z – ceux nés entre 1995 et 2010 – arrivent massivement dans les entreprises. Selon différentes études (EY, Manpower…), en 2020, ils représenteront respectivement 35 % et 24 % des effectifs.

Et leurs attentes sont différentes de celles de leurs aînés. « Nous voulons tout instantanément et nous voulons que ce soit aussi interactif dans notre travail que dans notre vie quotidienne », n'hésitait pas à affirmer Katy Lion, sortie de l'université il y a à peine 5 ans et aujourd'hui Senior Consultant pour le nord de l'Europe chez SuccessFactors.

Parallèlement, la guerre des talents s'intensifie, et pas seulement dans les métiers liés au numérique. Le cabinet Korn Ferry estime à plus de 85 millions les postes non pourvus en 2030 dans les 20 principales économies mondiales, ce qui se traduirait par un manque à gagner supérieur à 8 000 milliards de dollars.  S'ajoute à cela le recours de plus en plus fréquent à des collaborateurs extérieurs, freelances, intérimaires ou prestataires qu'il faut aussi identifier, rémunérer, fidéliser…

Croître sur un marché en croissance

De fait, le marché du Human Capital Management (HCM) se porte bien. « Il progresse de 13 à 16 % par an. La croissance est très forte sur le mid-market ; les PME et les ETI ont besoin de tels outils lorsqu'elles grandissent et s'internationalisent.

Alors que le marché des grands comptes est quasiment saturé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni », précise Brigette McInnis-Day, Chief Operating Officer, Strategy & Transformation. SuccessFactors compte près de 7000 clients et 126 millions d'utilisateurs. Ils effectuent 790 millions de transactions par mois.

Intégrer toutes les solutions SAP

« Il faut recréer avec la technologie les relations et l'expérience qui existaient avant le numérique. Il faut que les employés se sentent valorisés pour améliorer leur productivité. Il ne s'agit pas seulement de mettre de l'IA, des chatbots et de l'analytique, mais de la vraie interaction, de donner plus de perspective, pas juste une réponse par mail… », insiste Amy Wilson, Senior vice-présidente  en charge des produits SuccessFactors.
L'éditeur a présenté des fonctionnalités de l'application qui veulent aller au-delà des habituelles fonctions RH. Elles instaurent un dialogue continu entre l'employé ou le candidat et la DRH, devenant l'interface quotidienne tant sur mobile que sur le poste de travail pour le suivi de projet, les échanges avec la hiérarchie ou les perspectives de carrière.

Pour faire évoluer sa solution, SuccessFactors mise sur l'intégration avec les applications disponibles dans l'écosystème de SAP, dont sa dernière acquisition, Qualtrics.

Rachetée pour 8 milliards de dollars en novembre 2018, cette application recueille les données sur l'expérience des utilisateurs ou des clients et les intègre aux outils d'analyse, « afin de savoir ce qui se passe, mais aussi pourquoi cela se passe », expliquait récemment Bill McDermott, CEO de SAP.

Dans le domaine des RH, Qualtrics permettrait de comprendre pourquoi un employé envisage de quitter l'entreprise, pourquoi un candidat n'a pas accepté l'offre qui lui était faite ou de mesurer les bénéfices d'une formation, etc.

Cordonnier bien chaussé

« Comprendre et connaître les attentes des employés, des candidats, des managers permet d'y répondre et de les fidéliser », a expliqué Stefan Ries, Chief Human Resources Officer de SAP. Une conviction qui a amené SAP à devenir beta-testeur des fonctionnalités Qualtrics.

« Nous recevons entre 1,4 et 1,5 million de candidatures par an. En 2018, nous avons recruté 18 000 personnes. Comment dire non et à qui ? Pourquoi recruter ceux-ci et pas ceux-là ? L'intégration de Qualtrics à SuccessFactors va nous permettre de combiner les données opérationnelles et les données issues de l'expérience. A l'automne, nous ferons la démonstration de 4 ou 5 cas d'utilisation des données sur le ressenti et nous montrerons comment cela nous aide à améliorer l'expérience de nos employés », promet-il. Rendez-vous est pris.

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