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L’entreprise intelligente de SAP, un concept aux contours flous

Qu’est-ce que le concept d’entreprise intelligente signifie réellement ? Si le terme de SAP vous trouble, vous n’êtes pas seul. Voilà ce qu’en disent les experts et pourquoi il semble important.

Il y a plus d’un an, SAP a dévoilé son concept Intelligent Enterprise, une vision nébuleuse de la manière dont les organisations peuvent obtenir des indicateurs en temps réel à partir des données. Celle-ci est en partie stratégique et en partie technologique, mais les experts ne s’entendent pas sur ce que c’est exactement et ce qu’une organisation doit faire pour y parvenir.

La stratégie Intelligent Enterprise de SAP : combiner les données opérationnelles et expérientielles

L’éditeur allemand fournit le framework Intelligent Enterprise. Il s’agit d’apporter des conseils aux sociétés qui souhaitent débuter cette transformation.

SAP affirme qu’une compagnie intelligente, ce n’est pas seulement une question technologique ; « cela réclame un changement de culture et des processus d’une organisation », selon Geof Maxwell, Responsable mondial de la stratégie d’entreprise et de l’exécution pour les solutions Intelligent Enterprise chez SAP.

« Le concept Intelligent Enterprise revient à se poser la question : comment gérer mon organisation de manière à pouvoir répondre aux demandes extérieures et tirer profit de tout ce dont je dispose ? », affirme-t-il.

Maxwell reprend à son compte l’adage martelé par Juergen Mueller, le CTO de SAP, lors du TechED 2019 de Barcelone. Il considère que cela revient à « réunir les données opérationnelles et les données expérientielles dans une seule plateforme qui permet à nos clients de gérer et de glaner des informations à partir des deux sources ».

Au lieu de baser les décisions uniquement sur l’aspect financier, les dirigeants évaluent également l’expérience des clients et des employés. Par exemple, quand ils engagent du personnel, ils comprennent non seulement comment l’embauche les affectera financièrement, mais ils en mesurent aussi l’effet sur les prospects, toujours d’après Geof Maxwell.

Encore une fois, l’analytique joue un grand rôle dans cette vision. Autre exemple, une compagnie aérienne peut avoir deux avions en retard et doit décider lequel des deux atterrit en premier. Au lieu de se contenter d’analyser le coût financier du décollage du vol A avant le vol B, cette approche impliquerait d’utiliser des systèmes pour intégrer les données et d’utiliser des analyses prédictives pour déterminer l’effet sur les passagers et le personnel de bord, en utilisant des sources multiples, structurées et non structurées.

Les experts sont tous d’accord quant à l’intérêt de cette stratégie.

« L’idée de ne pas avoir de front end ni de back end, et que tout est orienté client, que tout a une valeur d’expérience, tout cela est vraiment, vraiment bien », a déclaré Paul Saunders, directeur senior et analyste chez Gartner.

Cependant, SAP fait face à un défi de taille. Il faut que cette idée trouve un écho auprès de ses clients, que ce ne soit pas uniquement un argument marketing.

Techniquement, le sérail Intelligent Enterprise comprend S4/HANA, C4/HANA, SucessFactors, SAP Cloud Platform et Qualtrics, entre autres services pour la supply chain et le noyau numérique.

« L’éditeur allemand se mobilise pour accompagner ses clients dans la conduite du changement. Son nom est toujours synonyme d’ERP, même si elle offre 347 produits. Mais elle commence à répondre à la question de savoir pourquoi les entreprises devraient embrasser cette stratégie, ce qu’elle signifie, à quoi cela ressemble et comment vous le faites ; ce qui est un pas dans la bonne direction », selon Saunders.

Des variantes sources d’incertitudes

« Ce qui rend une entreprise intelligente n’est pas la même chose pour une autre. [...] C’est pour cela que SAP ne peut pas dicter sa vision et doit aider ses clients à adopter ces préceptes à leur manière ».
Paul SandersDirecteur senior et analyste, Gartner

Toutefois, cette vision varie-t-elle selon l’organisation ou par industrie ? Les analystes sont en désaccord sur ce point.

Pour Paul Saunders, l’entreprise intelligente n’est pas propre à un secteur d’activité ; elle est propre à une firme.

« Ce qui rend une entreprise intelligente n’est pas la même chose pour une autre », déclare-t-il. « C’est pour cela que SAP ne peut pas dicter sa vision et doit aider ses clients à adopter ces préceptes à leur manière ».

Toutefois, d’autres ont déclaré que les fonctions essentielles sont les mêmes dans différentes industries. La différence réside dans les exigences du secteur d’activité ou dans la chaîne d’approvisionnement. Le conditionnement des biens de consommation courante diffère largement de celui des produits High Tech, selon l’exemple pris par Bob Parker, vice-président senior chez IDC.

 « Les technologies de base qui sont intégrées sont relativement cohérentes d’une industrie à l’autre, mais la façon dont elles se manifestent sera différente », affirme-t-il.

Devenir intelligent avec ECC, c’est possible

L’une des demandes les plus populaires que Parker reçoit de ses clients SAP concerne leur existant. Ils veulent savoir s’ils peuvent ou non devenir une entreprise intelligente, s’ils utilisent toujours un ERP Central Component (ECC). Selon SAP, il est totalement possible d’utiliser des technologies Intelligent Enterprise avant de migrer vers S/4HANA .

Pour Geof Maxwell, la première vague de technologies intelligentes, l’automatisation des processus robotisés (RPA), facilite une percée qui n’est pas vraiment du machine learning, mais permet à une société d’utiliser des bots et de commencer à faire de l’association de données.

De nombreuses entités emploient encore du personnel pour effectuer des tâches manuelles importantes qui peuvent être automatisées, selon le responsable chez SAP.

« Fondamentalement, une majeure partie du RPA est constituée de macros Excel [mais] cela vous permet d’offrir une valeur commerciale importante », a-t-il ajouté.

« L’Intelligent Enterprise de SAP est réalisable, à condition que les entreprises gardent à l’esprit qu’il s’agit d’un voyage et non d’une destination. Cela signifie être capable d’utiliser efficacement l’analytique et d’intégrer des silos de données, ce dont on parle depuis des années et qui pourrait devenir une réalité si SAP parvient à convaincre ses clients de la valeur ce concept », affirme l’analyste de Gartner.

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