
Ducellier - LeMagIT
Infor lance ses agents IA sectoriels
L’éditeur américain d’ERP micro-verticalisés enrichit ses suites cloud d’applications métiers avec des agents IA qui suivent sa logique d’ultraspécialisation par secteur.
L’éditeur d’ERP, Infor se lance lui aussi dans l’IA agentique. Baptisés « Industry AI Agents », ces agents s’adressent aux secteurs manufacturiers, de la distribution et des services.
Infor ayant un partenariat exclusif avec AWS, c’est logiquement qu’il a développé ces fonctionnalités en s’appuyant sur le « jardin de modèles » Amazon Bedrock qui lui permet d’accéder à différents LLM.
Des agents IA spécialisés par métier
Ces agents doivent automatiser des processus clefs : gestion de projets, production, supply chain, ou encore ressources humaines.
Ils sont donc un mélange d’expertise sectorielle et d’expertise métier (par rôle, acheteur, chef de projet ou analyste financier par exemple).
Infor promet qu’ils intègrent les contraintes de conformité de chaque secteur.
Comme tous les agents IA, Industry AI Agents reposent sur un orchestrateur. Celui-ci est dérivé de la plateforme Industry Cloud. Il assure la coordination entre les agents, les modèles et les systèmes tiers.
Sous le capot, l’orchestrateur combine Amazon Bedrock pour la sélection des modèles, LangChain pour l’orchestration des étapes et une gouvernance intégrée afin d’assurer auditabilité et explicabilité des processus.
Infor insiste néanmoins sur le fait que les décisions automatisées « restent contrôlées par l’humain ».
Infor Leap : une offre pour accélérer la migration cloud
Parallèlement, l’éditeur a présenté Infor Leap, une offre qui – un peu à l’instar de RISE de SAP – vise à faciliter la migration des ERP sur site vers le cloud.
La promesse de ce programme est de réduire les retards de mise en œuvre et les dépassements de budget, deux obstacles récurrents des projets de modernisation que le cloud n’a, finalement, que réduits partiellement.
Infor Leap s’appuie sur une méthodologie « data-first » et sur un ensemble de bonnes pratiques de standardisation. L’éditeur s’engage contractuellement sur les délais de livraison et sur les budgets.
Une IA pour affiner le Process Mining
Conformément, là encore, à une tendance du marché, Infor enrichit en parallèle ses outils de Process Mining.
Pour mémoire, SAP avait racheté Signavio pour se muscler dans ce domaine.
Infor intégrera lui des fonctionnalités d’IA générative pour muscler le sien : synthèses automatiques de processus, personnalisation avancée des tableaux de bord et filtres améliorés pour l’analyse de performance.
Ces évolutions doivent permettre d’améliorer la compréhension de leurs workflows et de détecter plus rapidement les goulets d’étranglement.
Ce serait d’ailleurs déjà le cas chez une ETI « early adopter » américaine, State Electric Supply (600 employés, 140 millions $ de CA). « Au lieu d’attendre des semaines, nous pouvons à présent identifier les problèmes de processus en un jour ou deux, soit 86 % plus vite », se félicite Randy Yoho, IT manager chez ce distributeur de produits électriques. « Nous pouvons réagir plus rapidement, ce qui nous a déjà permis de livrer des clients en deux jours, au lieu de cinq, et de recevoir les paiements en trois jours, au lieu de sept. »
Infor : le quatrième grand de l’ERP
Au-delà d’Infor, le milieu de l’ERP/PGI se convertit à très grande vitesse aux assistants et aux agents. SAP a lancé Joule et de multiples agents IA. Il en est de même pour IFS ou Oracle dans Fusion.
La stratégie commune à tous ces acteurs est d’amener l’intelligence artificielle au cœur des processus métiers, dans une approche verticalisée et contextualisée, par opposition aux fournisseurs de LLM génériques (OpenAI, Cohere, etc.) avec lesquels ils ont par ailleurs des accords.
Moins dans la lumière qu’Oracle ou SAP (voire qu’IFS), Infor revendique plus de 60 000 entreprises clientes dans 175 pays et 17 000 collaborateurs. Il est depuis 2020 une filiale du géant industriel américain Koch – 115 milliards $ de CA et plus de 120 000 employés –, qui a ainsi sécurisé son approvisionnement en applications métiers.
De son côté, Infor peut s’appuyer sur la solidité financière de Koch qui a investi, entre 2014 et 2020, pas moins de 26 milliards $ dans la technologie (Infor et hors Infor).
L’éditeur a aussi le luxe de pouvoir s’inscrire dans le temps long, Koch étant un groupe familial non coté. Revers de la médaille, le développement commercial ne serait plus forcément une priorité absolue d’Infor.
La disponibilité et les tarifs de ses agents n’ont pas encore été communiqués.