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Sauvegarde : Veeam 11 devient une plateforme de données globale

La version 11a de Veeam Backup & Replication intègre dans son interface la sauvegarde de données stockées sur plusieurs services en ligne, avec un tarif identique aux données sur site et des migrations transparentes.

Le logiciel Backup & Replication de Veeam (VBR) évolue pour devenir une solution de sauvegarde qui gère aussi les services cloud. Le but affiché de la nouvelle version 11a est de prendre régulièrement des instantanés des données stockées en ligne, quelle que soit leur forme, pour qu’une entreprise puisse les restaurer en cas d’erreur de manipulation ; voire pour qu’elle les restaure ailleurs, car la solution s’apparente de plus en plus à un outil de migration dans un contexte de multicloud.

La version 11, lancée plus tôt cette année, offrait cette fonctionnalité pour les données en cours de traitement dans le service RDS d’AWS. La version 11a, qui sort ces jours-ci, prend à présent en charge le service SQL d’Azure, ainsi que le service EFS d’AWS. Le support s’élargira encore au fil des mois ; on chuchote qu’il devrait rapidement couvrir les services de données proposés aussi chez GCP, le cloud public de Google.

« L’intérêt de notre solution est que toutes les opérations se gèrent depuis une console unique. »
Stéphane BerthaudDirecteur technique, Veeam

Il s’agit ici des services à sauvegarder. Concernant les endroits eux-mêmes où sont stockées les sauvegardes, VBR 11a est désormais compatible avec les services les plus économiques des trois grands fournisseurs de cloud : AWS Glacier, Azure Archive et Google Cloud Storage Coldline.

« Notre solution est devenue une plateforme globale de protection des données, qui va au-delà de la sauvegarde adaptée à tel ou tel format. L’intérêt de notre solution est que toutes les opérations se gèrent depuis une console unique : que vous ayez besoin de sauvegarder des machines virtuelles dans votre data center, ou des bases de données en cloud, tout se pilote depuis la même interface, celle de VBR », argumente Stéphane Berthaud, le directeur technique de Veeam.

De la sauvegarde à la migration de données

L’intérêt surtout, est la manière dont ces fonctions sont facturées : au « Workload », comprendre par jeu de données, par lot de fichiers, par applicatif. La Veeam Universal Licence ne tenant absolument pas compte de l’infrastructure sur laquelle ces données sont exploitées, l’entreprise peut s’offrir une fonction de migration de ses machines virtuelles, par exemple entre des baies de stockage et des services en ligne, pour le prix d’une simple fonction de sauvegarde.

« L’utilisation au quotidien de VBR reste la sauvegarde, d’autant que les migrations ne sont par définition que ponctuelles. Cela dit, nous avons en effet observé ces derniers mois plusieurs entreprises qui se sont servies de VBR pour migrer jusqu’à des centaines de milliers de machines virtuelles vers le cloud. Et ces retours d’expérience sont de plus en plus fréquents », assure Stéphane Berthaud.

« Plusieurs entreprises [...] se sont servies de VBR pour migrer jusqu’à des centaines de milliers de machines virtuelles vers le cloud. »
Stéphane BerthaudDirecteur technique, Veeam

La capacité à capturer les données dans un environnement et à les restituer dans un autre est pourtant bel et bien un argument. C’est celui-là que Veeam compte mettre en avant dans les projets de cloud hybride (répartir les ressources entre le data center et un cloud) et de multicloud (piocher des ressources chez plusieurs hébergeurs de cloud) que mènent les entreprises.

« Les hébergeurs de cloud proposent tous des outils de sauvegarde pour revenir en arrière en cas d’erreur. Mais ils fonctionnent en silos : les équipes IT doivent utiliser un outil de sauvegarde par service, c’est-à-dire généralement trois à cinq outils différents, et ces outils sont incompatibles entre eux. Ce n’est pas ce que veulent nos clients. Eux migrent non seulement vers plusieurs clouds, mais ils veulent aussi avoir la possibilité de revenir en arrière, de remettre des données dans leur data center. Seul un fournisseur indépendant des hébergeurs de cloud peut le faire », dit le directeur technique.

Vers une plateforme globale

Pour autant, la transformation de VBR en une plateforme globale de gestion des données reste à construire. Ainsi, sur les fonctions data centers, Veeam a ajouté il y a deux ans le support des serveurs Solaris et AIX, mais leurs opérations de sauvegarde n’ont été intégrées à Veeam ONE qu’à l’occasion de cette toute récente version 11a.

Autre exemple, plus technique, Veeam avait racheté Kasten pour ajouter à sa palette de fonctions la sauvegarde d’environnements Kubernetes. Si Kasten K10 est bien inclus dans le programme commercial Veeam Universal Licence, il demeure un logiciel à part. Évoluant en version 4.5 à l’occasion de la sortie de VBR 11, il permet enfin d’enregistrer ses sauvegardes sur l’unité de stockage pilotée par VBR, mais à condition que les données à sauvegarder proviennent d’un environnement Kubernetes hébergé dans un cluster VMware.

En revanche, il est à parier que toutes les nouvelles fonctions qui paraîtront seront dorénavant directement incluses parmi celles de VBR. C’est d’ailleurs le cas pour les nouvelles sauvegardes des environnements Nutanix AHV v3 et Red Hat Virtualization (RHV), qui arrivent aussi avec cette nouvelle version 11a.

Séduire les prestataires susceptibles de vendre la sauvegarde en marque blanche

« Nous fournissons aussi une console dédiée aux prestataires de services, La Veeam Service Provider. »
Stéphane BerthaudDirecteur technique, Veeam

« La réalité est que nous travaillons à rendre notre console toujours plus utilisable par les entreprises en lui ajoutant des composants. Mais nombre de grandes entreprises ne veulent pas opérer elles-mêmes ces composants, elles souhaitent juste consommer ces fonctions comme des prestations. C’est pourquoi nous fournissons aussi une console dédiée aux prestataires de services, La Veeam Service Provider Console (VSPC), qui arrive également ces jours-ci en version 6 et dont la nouveauté est la prise en charge simplifiée des licences universelles », fait savoir le responsable de Veeam.

En l’occurrence, la Veeam Service Provider Console 6 permet d’affecter ou de retirer à la volée des jeux de licences pour chaque fonction proposée par Veeam, qu’elle soit intégrée à VBR ou qu’elle existe encore comme un produit autonome au catalogue, par exemple Veeam Backup for Microsoft Office 365. Elle sert également à visualiser les quantités de données prises en charge par chaque agent de sauvegarde pour calculer le prix des licences.

Dans la plupart des cas, VSCP est utilisée par des prestataires qui vendent un service de sauvegarde en marque blanche, en se basant sur les produits de Veeam. Veeam n’a pas souhaité communiquer sur son nombre de prestataires actuels en France, mais LeMagIT a pu savoir que l’un des plus importants n’est autre qu’OVHcloud.

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