SAP fait un quart de son chiffre d'affaires dans le cloud

Au premier trimestre 2019, SAP a dépassé pour la première fois les 1,5 milliard de revenus cloud. Ses objectifs semblent indiquer une stratégie qui va vers de plus en plus de déploiements dans le cloud public. L'ERP S/4HANA frôle les 11.000 clients dans le monde.

Au premier trimestre financier de 2019, SAP a enregistré une très forte croissance de son chiffre d'affaires cloud et une forte progression de son ERP de nouvelle génération S/4HANA.

L'éditeur allemand a réalisé 6,8 milliards de dollars de revenus sur la période, en augmentation de 6,5 %.

Les résultats séparent l'activité de SAP en trois groupes :

1/ Applications, technologie et services (AT&S) : qui comprend SAP S/4HANA, SAP Leonardo, SAP Cloud Platform et SAP Data Hub

2/ SAP Business Network (BN), qui comprend ses outils cloud Ariba, Fieldglass, SuccessFactors et Concur ;

3/ et Customer and Experience Management (CXM), qui comprend sa nouvelle offre CRM SAP C/4HANA et son récent rachat de Qualtrics.

Quelques 10.900 clients pour l'ERP S/4 HANA

Le chiffre d'affaires du groupe AT&S a augmenté de 12 % au premier trimestre, à environ 5,5 milliards de dollars. Le rapport de SAP fait état d'une augmentation de 30 % du nombre de ses clients de l'ERP S/4HANA, un nombre qui frôle aujourd'hui les 11.000 (10.900 précisément).

Les revenus du SAP Business Network ont augmenté eux de 25 % pour atteindre environ 825 millions de dollars.

Quant au groupe CXM, il a augmenté de 100 % à environ 340 millions de dollars.

SAP dépasse les 1,5 milliard de dollars de revenus cloud sur un trimestre

De manière transverse, la croissance du cloud de SAP a été forte dans le monde entier. Le CA cloud de l'éditeur a augmenté de 55 % dans la région Asie-Pacifique Japon (APJ), de 45 % dans la région Amériques et de 42 % en Europe.

Au total, l'éditeur allemand revendique un revenu issu du cloud qui dépasse, pour la première fois de son histoire, les 1,5 milliard de dollars sur un trimestre.

Dit autrement, SAP réalise aujourd'hui 25 % de son chiffre d'affaires dans le cloud. A titre de comparaison, sur la totalité de l'année 2018, SAP a réalisé 20 % de CA dans le cloud et revendiquait 10.500 clients sur S/4HANA.

Provision de 1 milliard pour restructuration en cours

Malgré tous ces bons résultats, SAP affiche un résultat net négatif - là aussi une première depuis longtemps.

Cette perte nette de 128 millions de dollars s'explique par le coût de la récente restructuration de l'entreprise. SAP a ainsi comptabilisé la somme - que certains qualifieront de pharaonique - 1,2 milliard de dollars pour ses charges de fusion et de restructuration.

Ces charges comprennent les coûts associés au départ de plus de 4 000 employés lié à la volonté du PDG Bill McDermott de recentrer les compétences de SAP sur le cloud.

Vers plus de SAP sur du cloud public

George Lawrie, vice-président et analyste principal chez Forrester Research, voit dans la croissance du nombre de clients de SAP S/4HANA et dans celle des revenus cloud les deux points les plus notables de ce trimestre de SAP.

« Cela montre que la transition vers S/4 HANA et que l'adoption des applications métiers dans le cloud se poursuivent », commente-t-il. « Les licences logicielles augmentent de 4 % en valeur, ce qui suggère aussi un succès dans la conquête de nouveaux clients et dans l'extension de l'empreinte de SAP chez des clients existants ».

La croissance du chiffre d'affaires cloud dans la région APJ mérite également, d'après lui, d'être soulignée. « La Chine et la Corée du Sud ont connu un trimestre solide. C'est de bon augure pour SAP d'asseoir son succès en Chine, un pays où de nombreuses grandes entreprises avaient décidé dans le passé d'écrire elles-mêmes leurs logiciels plutôt que d'acheter des applications packagées ».

Pour l'analyste, la perte enregistrée suite aux charges de restructuration de SAP montre que l'entreprise reconnait la nécessité de transformer sa culture et ses outils de développement pour accompagner, au fur et à mesure, sa transition vers les nouvelles technologies et les déploiements cloud.

« L'amélioration du cash flow suggère que le cloud et les nouveaux modèles de revenus récurrents portent leurs fruits », constate d'ailleurs George Lawrie. « L'objectif ambitieux d'une marge brute dans le cloud de 75 % d'ici 2023 suggère que SAP va investir pour contenir ses coûts et que ceux-ci croissent moins vite que les revenus. Nous entrevoyons [chez Forrester] que cela sera lié à une plus grande proportion dans le futur de déploiements dans le cloud public».

Autre signe qui valide cette théorie, SAP ne cesse d'approfondir ses partenariats avec Microsoft (Azure), avec AWS et avec Google.

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